Repenser l’analyse en politique étrangère, par Jonathan Guiffard
23 juin 2025
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Alors que la Revue nationale stratégique (RNS) s’apprête à évoluer, une faiblesse persistante revient sur le devant de la scène : celle de l’analyse stratégique en France. Pour Jonathan Guiffard, chercheur associé GEODE, cette défaillance n’est pas conjoncturelle, mais systémique. Cette carence est profondément ancrée dans le fonctionnement même de nos institutions. Et selon lui, elle mine durablement la crédibilité de la politique étrangère française.
Une fonction analytique en perte de substance
Trop longtemps reléguée au second plan, la capacité à penser stratégiquement les relations internationales en France souffre aujourd’hui d’une véritable crise méthodologique. Selon Jonathan Guiffard, les productions actuelles peinent à atteindre le niveau d’exigence intellectuelle et analytique, en termes de rigueur, de structuration et de clarté, que l’on observe dans le monde anglo-saxon. Cette faiblesse compromet directement la lisibilité des enjeux et la solidité des décisions stratégiques françaises.
Un écosystème fragmenté et cloisonné
L’analyse est aujourd’hui morcelée entre diplomates, militaires, services de renseignement, chercheurs et chercheuses, sans cadre d’articulation ni culture commune. Or, la fonction d’analyse doit être autonome, rigoureuse, transparente et surtout utile à la décision. Pour y remédier, il propose la création d’un noyau resserré de 20 à 50 analystes pluridisciplinaires, placé au sein du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) ou directement rattaché à l’Élysée.
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