Trump, une fuite en avant autoritaire ? avec Maxime Chervaux
23 juin 2025
Depuis le déploiement de 700 marines à Los Angeles sur ordre direct de Donald Trump, les tensions politiques et institutionnelles aux États-Unis semblent avoir franchi un cap inédit.
Pour Maxime Chervaux, professeur agrégé à l’Institut Français de Géopolitique et chercheur associé GEODE, invité sur le plateau de 28 minutes (ARTE), cette décision s’inscrit dans une stratégie de recentrage autoritaire de l’exécutif fédéral.
L’autorité fédérale contre les États sanctuaires
L’intervention militaire intervient dans un climat déjà explosif : elle fait suite à des affrontements dans des quartiers latino-américains de Los Angeles, déclenchés par une opération particulièrement brutale de l’ICE* contre des migrants.
Mais pour de nombreux observateurs, cette escalade va bien au-delà du simple rétablissement de l’ordre. Elle met en lumière un affrontement idéologique entre Washington et les États dits “sanctuaires”, comme la Californie, qui refusent de coopérer avec la politique migratoire la plus répressive de l’administration Trump.
Une militarisation contestée
Pour une partie de l’opinion publique et des spécialistes, l’envoi de troupes ne vise pas seulement à sécuriser la ville : il participe à l’alimentation d’un récit de guerre civile larvée.
En qualifiant la situation d’”insurrection”, Steve Miller, conseiller de Donald Trump, chercherait à « habituer la population à un climat de guerre intérieure », estime Maxime Chervaux, qui rappelle l’ambiguïté juridique entourant l’Insurrection Act.
* L’United States Immigration and Customs Enforcement est une agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure des États-Unis