Mains rouges et têtes de porc : la stratégie russe de déstabilisation de la France devant la justice

Politico
20 novembre 2025

Dans un article publié par POLITICO Europe, les journalistes Laura Kayali et Marion Solletty, spécialistes des affaires européennes et de la sécurité, reviennent sur l’ouverture à Paris du procès de plusieurs ressortissants bulgares accusés d’avoir participé à une opération de déstabilisation orchestrée par la Russie.

Parmi les faits jugés figure la dégradation du Mur des Justes du Mémorial de la Shoah, en mai 2024, où des mains rouges avaient été peintes sur le monument. Cet acte, en apparence isolé, s’inscrirait en réalité dans une stratégie d’ingérence plus large menée par Moscou.

Selon l’enquête, ces actions, qui incluent également le dépôt de têtes de porc devant des mosquées, des tags antisémites et la mise en scène de cercueils dans des lieux symboliques, visaient à attiser les tensions communautaires et à fragiliser la cohésion nationale. Ce type d’opération, qualifié d’« hybride », combine désinformation, manipulation symbolique et recours à des proxies, c’est-à-dire à des individus agissant sans lien officiel apparent avec la Russie.

L’article met notamment en avant l’analyse du chercheur Kévin Limonier, professeur à l’IFG et directeur adjoint de GEODE, spécialiste des opérations d’influence russes. Selon lui, ces actions traduisent la vision géopolitique du Kremlin, qui considère la France comme un adversaire stratégique en raison de son poids diplomatique, de son statut de puissance nucléaire et de son soutien affirmé à l’Ukraine. Il souligne aussi que, moins préparée que les pays d’Europe de l’Est, la France demeure plus vulnérable aux campagnes de manipulation informationnelle.

Ainsi, la France apparaît comme un point névralgique de la guerre hybride menée par Moscou contre l’Europe, où les fractures sociales, politiques et culturelles offrent un terrain fertile à la déstabilisation.

Enfin, l’article souligne que ce procès constitue une étape importante dans la prise de conscience politique et judiciaire face aux ingérences étrangères. Il marque aussi le début d’une réflexion plus large sur la nécessité de renforcer la législation et d’améliorer la résilience nationale face à ce type de menaces hybrides.

 

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