« Les stratégies quantiques des États du monde », par Raphaël Maurel
11 décembre 2025
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Quelles technologies se trouvent derrière les prouesses attribuées aujourd’hui à l’intelligence artificielle (IA) ? Comment les États peuvent-ils affirmer leur leadership dans un domaine devenu à la fois concurrentiel et géopolitiquement stratégique ? Dans son article « Les stratégies quantiques des États du monde », publié dans l’ouvrage dirigé par Olivier Delas, Mulry Mondélice, Olivier Bichsel et Richard Ouellet L’espace transatlantique à l’épreuve du numérique global en 2025, le chercheur Raphaël Maurel (GEODE) répond à ces questions en montrant que la véritable révolution technologique à venir repose sur les technologies quantiques.
Fondées sur les principes de la superposition et de l’intrication, les technologies quantiques ouvrent la voie à des avancées majeures dans trois domaines clés : le calcul, la détection et la communication sécurisée. Selon Maurel, elles constituent désormais un enjeu stratégique central pour les États, qui y voient un moyen de renforcer leur souveraineté technologique et de se positionner dans la compétition numérique internationale.
L’auteur analyse un corpus de quarante stratégies quantiques nationales. Il en ressort que tous les États poursuivent des objectifs convergents : atteindre un leadership mondial et bâtir de véritables écosystèmes intégrés rassemblant recherche, industrie et formation. Toutefois, Maurel souligne aussi des zones d’ombre majeures : la quasi-absence d’anticipation juridique, les cadres normatifs étant trop souvent réduits à de simples instruments au service de l’innovation, ainsi qu’une réflexion éthique encore superficielle, limitée à des principes généraux dépourvus d’opérationnalité.
En conclusion, Maurel plaide pour une réflexion précoce sur l’encadrement juridique, éthique et géopolitique de cette « seconde révolution quantique ». Il met en garde contre le risque de répéter les erreurs commises dans le domaine de l’intelligence artificielle, où l’absence de régulation anticipée a conduit à des interventions tardives et désordonnées. D’où son appel aux acteurs publics et privés à anticiper dès maintenant les implications profondes de ces technologies avant que leurs applications ne deviennent incontournables.