“Homeland” (2011-2020), par Jonathan Guiffard

30 juin 2025

Dans le soixante-quinzième épisode de l’émission “Dans le Bunker”, diffusée sur Rubicon, Jonathan Guiffard, chercheur associé GEODE spécialiste du renseignement, s’entretient avec Alexandre Jubelin autour des enjeux soulevés par la série Homeland.

Créée par Howard Gordon et Alex Gansa, cette série américaine, diffusée de 2011 à 2020, est l’adaptation de la série israélienne Hatufim (“Enlevées”, en hébreu). L’intrigue suit le retour d’un soldat américain disparu en Irak et célébré comme un héros, tandis qu’une agente de la CIA, isolée et en quête de vérité, le soupçonne d’être un espion ennemi infiltré.

Les deux piliers narratifs de Homeland

Homeland se distingue par deux axes narratifs majeurs. Le premier repose sur le trouble bipolaire de son héroïne, faisant de la paranoïa non seulement un moteur dramatique, mais aussi une grille de lecture fonctionnelle dans l’univers du renseignement. Cette particularité psychologique, loin d’être un simple trait de caractère, est perçue comme un atout dans un milieu où la lucidité et le doute permanent sont des armes essentielles.

Le second axe, plus fondamental encore selon Guiffard, concerne la représentation même du renseignement, omniprésente dans la série. Homeland explore ainsi les tensions, les ambiguïtés et les dilemmes moraux de cet univers, tout en interrogeant le rapport des États-Unis à la menace.

Une critique du renseignement et de l’Amérique

Présentée comme une “allégorie du rapport à la menace” pour l’Amérique post-11 septembre, la série fonctionne aussi, selon Guiffard, comme une autocritique lucide de la politique américaine. Elle offre une “lecture de cette Amérique qui observe […] qu’elle a beaucoup d’ennemis”. Le chercheur évoque en ce sens un “effet de karma” mis en exergue tout au long de Homeland.

>> Ecouter l’émission <<

 

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