Les États-Unis sont-ils à l’abri d’une attaque nucléaire ? avec Héloïse Fayet

Franceinfo
25 novembre 2025

En octobre dernier, Netflix présentait son film A House of Dynamite, dans lequel les États-Unis sont victimes d’une attaque nucléaire. À sa sortie, le public s’est montré quelque peu étonné, voire surpris : c’est l’un des rares films où la Maison Blanche apparaît aussi vulnérable face à un danger extérieur. Pour éclairer les spectateurs sur la véracité du scénario, Héloïse Fayet, chercheuse associée GEODE et à l’Ifri et spécialiste des questions nucléaires, était invitée sur Franceinfo.

Selon elle, « le film est extrêmement réaliste : la reconstitution des atmosphères, que ce soit la salle de crise à la Maison Blanche ou celle du STRATCOM, est très fidèle ». Le film montre bien la difficulté, en situation de crise, de maintenir des communications sécurisées entre les centres de commandement.
Cependant, ce réalisme n’a pas empêché de fortes critiques du Pentagone, qui a dénoncé plusieurs imprécisions dans une note interne. L’un des points les plus sensibles concerne la capacité d’interception des missiles nucléaires. Dans le film, chaque intercepteur n’aurait qu’environ 61 % d’efficacité, un chiffre vivement contesté par le Pentagone, qui affirme que les tests montrent des taux de réussite de 100 % depuis plus d’une décennie.

Héloïse Fayet nuance pourtant cette affirmation : si les intercepteurs américains (GBI) n’atteignent effectivement pas 100 %, leur efficacité réelle se situe plutôt entre 60 et 70 %. Le film accentue la vulnérabilité américaine en ne montrant que deux missiles intercepteurs, alors que la doctrine prévoit d’en tirer quatre, et qu’il existe en plus d’autres niveaux de défense antimissile capables d’être activés en cas de besoin.

Malgré ces libertés scénaristiques, l’intérêt du film demeure. Il rappelle la fragilité de l’équilibre nucléaire mondial et la persistance d’un risque bien réel. Comme le souligne la chercheuse, notre monde « est bel et bien posé sur une poudrière ». Le film de Kathryn Bigelow, même romancé, réussit ainsi à interroger la sécurité nucléaire contemporaine tout en exposant les dilemmes d’une riposte américaine face à une menace extrême.

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